Hier 31 aout 2015 à 15h00, tous les syndicats du site de Sochaux ont été conviés à participer à une rencontre avec les élus locaux, le sénateur Martial BOURQUIN, les députés Marcel BONNOT et Frédéric BARBIER, Denis SOMMER, élu de Pays de Montbéliard Agglomération et maire de Grand-Charmont.
Pour l’essentiel, c’est Martial BOURQUIN qui semble avoir tenu à nous rencontrer, pour nous faire part du contenu des échanges entre élus locaux et direction PSA, échanges faisant suite d’une part à nos précédentes rencontres avec les élus locaux et le premier ministre (mars 2015), mais également aux récente annonces d’externalisations d’activités sur le site de Sochaux, annonces qui auront provoqué une très grande émotion chez les salariés du site.
Martial BOURQUIN nous a dit en substance, que la direction PSA les a informés de ses funestes projets d’externalisation d’activités, en omettant toutefois de parler de la vente de FAURECIA Audincourt, dont les élus locaux ont appris la vente par la radio !!!
La direction PSA a mis en avant, comme elle en a désormais l’habitude, la nécessité d’être compétitif face à un marché très concurrentiel (le discours habituel), ce qui signifie baisser la masse salariale, quitte à brader les compétences auprès de prestataires, parfois peu scrupuleux.
Martial BOURQUIN a évoqué ensuite son ressenti personnel et ses réelles inquiétudes pour notre région, en précisant qu’il était prêt à apporter tout son soutien aux syndicats pour défendre l’emploi chez PSA.
Marcel BONNOT, président de PMA, a évoqué également le rachat de la friche industriel au nord du site de Sochaux par PMA, en admettant que la direction a exercé sur PMA un chantage, du type, si vous voulez que le site de Sochaux continue à avoir un avenir, il faut mettre la main à la poche, car PSA dispose d’autre sites industriels moins vétustes, capables de reprendre l’activité de Sochaux. La CGT a souligné que les 300 emplois de la ZIF sont des emplois déplacés et non des emplois créés et aucunement des emplois pérennes.
Pour sa part, la CGT a exposé toutes les conséquences pour les salariés de tels projets:
- Perte de la sécurité de l’emploi (PSA est une grande entreprise que l’état ne peut pas laisser mourir comme une PME, débat autour de POLYMON)
- Perte de nos statuts et de nos acquis sociaux (salaires tirés vers le bas, perte de nos primes, y compris le 13eme mois, moins de RTT, perte d’accès au CE etc.)
- Mise en concurrence permanente des salariés vendus (appels d’offres à chaque renouvellement de contrat, généralement tous les 5 ans)
- Dislocation des IRP (multiplication des conventions collectives, des accords des multiples entreprises, des NAO, dispersions des élus, difficultés à construire des syndicats de site…)
- Insuffisance des avenants minimalistes proposés aux salariés (à EVN, l’avenant ne protège que 1 an les signataires).
- Aucune possibilité de retour chez PSA, aucune compensation financière comme lors d’une adhésion au DAEC.
- Au-delà de l’externalisation du gardiennage à SECURITAS, de l’externalisation des supports locaux aux postes de la DSIN à PROSERVIA, de l’externalisation de EVN à GEFCO et du roulage de Belchamp à POLYMON (filiale de SEGULA créée pour la circonstance), la CGT considère que plus personne n’est aujourd’hui à l’abri et que les externalisations ne sont pas prêtes de s’arrêter, l’externalisation de la logistique à GEODIS est d’ores et déjà évoquée, et il faut bien parler également des métiers de la DRD qui s’en vont en catimini vers le Maroc ou la Roumanie…
Enfin, nous avons insisté sur le détournement de l’argent public par les grands groupes privés comme PSA, argent utilisés à des fins aussi obscures que privées.
Nous avons donc demandé aux élus d’intervenir auprès du gouvernement pour que tout versement d’argent public à PSA, soit conditionné par un retour sur investissements (engagement clair en matière de créations d’emplois en France, investissements sur le territoire français, progression du pouvoir d’achat des salariés…)
Denis SOMMER a insisté sur la nécessité de proposer aux intérimaires, trop nombreux sur le site de Sochaux, un parcours sécurisé, fait de périodes de travail et de formation…
Les syndicats présents ont unanimement dit leur désapprobation du recours systématique et abusif à l’intérim !
1500 intérimaires, c’est 1/3 des postes ouvriers du site de Sochaux et c’est totalement inacceptable. Nous nous sommes interrogés, avec les élus locaux, sur les moyens de pression légaux que nous pourrions exercer sur la direction pour l’obliger à embaucher (à suivre).
Martial BOURQUIN au regard de tous ces arguments, souhaite que nous rassemblions nos idées, et que nous nous revoyons sous 10 jours, pour convenir d’un plan d’action , y compris juridique, que nous avons appelé de nos vœux (CGC, CFDT et CFTC semblaient sur la même longueur d’ondes que la CGT).
J’ai jugé utile d’informer par mail mes collègues de travail et camarades du contenu de cette rencontre, car être élu, c’est aussi rendre compte de son travail.
J’espère ne pas avoir été trop long, mais la rencontre aura été longue elle aussi.
Cordialement.
Marc SPIRKEL Délégué du Personnel CGT-UGICT