Externalisés de force
Après la vente des salariés du laboratoire physico-chimique de Belchamp et les salariés de la DSIN, « support local au poste informatique », voici ce qui attend d’autres salariés de Sochaux et Belchamp :
- L’activité « roulage et analyse » du site de Belchamp serait cédée à l’entreprise SEGULA (Groupe d’Ingénierie), soit un effectif de 92 salariés, au 1er décembre 2015. 50 d’entre eux, ont cessé le travail le vendredi 10 juillet, à l’appel de la CGT pour demander un moratoire sur ce mauvais projet.
- L’activité « fabrication et mise au point des lignes au ferrage » serait également cédée à l’entreprise SEGULA, soit un effectif à Sochaux de 48 salariés, au 1er décembre 2015.
- L’activité « maintenance des moyens d’essais » concerne un effectif de 5 salariés pour Sochaux (2 TAM et 3 cadres et 20 salariés au total sur le Groupe). Ces salariés seraient repris par la société P2M, filiale du Groupe ICM. Le transfert aurait lieu à partir du 1er décembre 2015 également.
Des inquiétudes légitimes
Cette vente par appartements de pans entiers d’activité DRD suscite déjà de nombreuses inquiétudes chez les salariés impactés, et pour cause :
- En application de l’article L1224-1 du Code du Travail, les salariés ne pourront pas refuser le transfert de leur contrat de travail. En cas de refus, le contrat de travail serait rompu.
- Les salariés concernés ne seront plus régis par la Convention Collective de la Métallurgie (sauf pour P2M) et les accords collectifs PSA, souvent obtenus par la mobilisation et la lutte des salariés, ne s’appliqueront plus. Cela veut dire, que ces salariés perdraient certains acquis, notamment en ce qui concernent les congés d’ancienneté, les primes de départ à la retraite, les maintiens de salaires en cas de maladie, les acquis du Comité d’Entreprise (activité sociale et culturelle) et bien d’autres.
Les salariés du Musée de l’Aventure Peugeot à Sochaux, qui appartenait jusqu’aujourd’hui au personnel de PSA devraient être transférés au sein de l’Association Aventure Peugeot. Ils seraient alors régis par la Convention Collective des espaces de loisirs, attractions et culturelles de 1994, avec là aussi, des pertes d’acquis sociaux. Cela concerne 24 salariés à Sochaux.
Analyses CGT
Pour la CGT, ces projets de vente par morceaux de certaines activités de Sochaux et Belchamp sont de très mauvais coups portés aux salariés, surtout en termes d’acquis sociaux, mais également en termes d’avenir.
La CGT rappelle que la direction avait vendu une grosse partie de son activité « maintenance » à l’entreprise SENSE en 2003, appartenant aujourd’hui au Groupe VEOLIA. Les salariés de SENSE, anciens salariés de PSA, ayant l’âge requis, n’ont pas pu bénéficier des dispenses d’activité de 3 ans avant la retraite mises en place par accord chez PSA, à leurs grands désarrois.
PSA souhaite se débarrasser de ces activités, pour gagner toujours plus d’argent, en renégociant à la baisse les contrats de prestations, comme elle le fait actuellement. Ces renégociations tarifaires se traduisent souvent, par la dégradation des conditions de travail des salariés afin de permettre aux sous-traitants de conserver leurs clients (donneurs d’ordres). Le projet de vente de l’expédition des véhicules neufs à GEFCO s’inscrit également dans ce schéma.
Les bénéfices engendrés par la baisse des coûts de production iront directement dans les poches des actionnaires ainsi que des hauts dirigeants, sous forme de salaire ou de retraite-chapeau (Carlos TAVARES gagne plus de 9000€/jour, samedis et dimanches inclus).
La CGT appelle l’ensemble des salariés de Sochaux et Belchamp à se faire entendre unanimement pour le maintien de toutes les activités et de tous les salariés au sein de PSA.
On ne peut pas considérer que chaque secteur d’activité impacté doit se battre dans son coin, le rapport de force ne serait pas suffisant. Dans cette affaire, il y a besoin d’une unité entre tous les salariés pour montrer à la direction que les salariés sont contre cette politique de profits à courts termes, en diminuant les acquis sociaux. Nul ne peut affirmer qu’il ne sera pas impacté lui-même un jour, par de telles politiques de rentabilité à court terme et de vente par appartement des usines à des prestataires.