Mise en concurrence des salariés entre eux : externalisations et délocalisations

La sous-traitance

Vous l’avez compris, la direction de PSA a décidé d’accélérer sa politique d’externalisation de nombreuses activités réalisées actuellement par des salariés sous statut PSA.

Pour se faire, elle utilise plusieurs moyens, elle peut décider de  :

  •  Confier certaines activités à un prestataire de service en lieu et place des salariés qui effectuaient le travail pour le compte de PSA, et conserver les salariés PSA dans l’entreprise par le biais de mutations, c’est le cas pour les activités de gardiennage actuellement.
  • Vendre ses activités à un prestataire de service avec ses salariés, la loi l’y autorise, dans ce cas les contrats de travail sont obligatoirement transférés chez le prestataire, c’est ce qui s’est passé avec SENSE il y a quelques années et c’est comme cela que la direction vient d’opérer avec les salariés de la DSIN (support local au poste).
  • Créer une zone d’activité fournisseurs à l’intérieur de l’usine pour y placer de nombreux sous-traitants. Sous-traitants auxquels PSA confiera des activités actuellement réalisés par des salariés de PSA (montage, kitting).

Cette politique de recours à la sous-traitance vise plusieurs objectifs :

  1. PSA se débarrasse ainsi des tracas liés à la gestion des « process », des achats et de toute l’organisation logistique et humaine de l’activité.
  2. Le donneur d’ordre (PSA), renégocie les contrats de prestation périodiquement en exigeant à chaque fois, la baisse du coût de cette prestation.

Ces externalisations massives ne sont pas sans conséquences pour les salariés :

  • Les salariés embauchés dans ses entreprises sous-traitantes subissent de plein fouet cette renégociation périodique des contrats de prestation en terme de salaire et de conditions de travail. Sans oublier les droits sociaux (seuils mini).
  • Les salariés sous statut PSA sont obligés de changer de Convention Collective et perdent tous les acquis inscrits dans les accords internes.
  • Tous ces statuts salariés différents divisent les salariés entre eux et portent atteinte aux actions collectives.

Usine PSA au Maroc

PSA va lancer en 2016, la fabrication d’une usine à KENITRA au Maroc. Cette usine qui sera fonctionnelle en 2019 fabriquera des modèles des segments B et C, actuellement fabriqués à Poissy, Mulhouse et Sochaux. Au début, l’usine marocaine fabriquera 90 000 véhicules/an et cette production pourra se porter à 200 000 véhicules, d’ici à 2023.

La direction souhaite éviter le « buzz médiatique » en assurant qu’il s’agit de fabrications uniquement destinées au marché local.

C’est ce que PSA avait dit à propos de l’usine de Trnava en Slovaquie, aujourd’hui ses productions sont exportées dans toute l’Europe et dans le monde.  En Slovaquie, les salariés sont payés 650€ en moyenne/mois et travaillent 6 jours sur 7, chaque semaine ! Les salariés de Trnava mènent d’ailleurs aujourd’hui, une lutte, entamée depuis plusieurs mois, pour réclamer l’augmentation des salaires.

Au Maroc, la direction se targue de vouloir payer les salariés 1/10ème du salaire français, soit environ 140€/mois !

Là aussi, il s’agit de mettre en concurrence les salariés entre eux, dans le monde, pour les diviser mais avant tout, tirer les salaires et les acquis sociaux vers le bas. En réalité, dans ces logiques de délocalisation, personne n’y gagne, sauf les dirigeants et les actionnaires.

Le plus scandaleux, c’est que l’Etat, actionnaire à 14% de PSA, cautionne cette politique et l’encourage même, en octroyant des aides importantes à PSA.

La CGT est depuis toujours favorable au développement international de l’entreprise à condition que l’ensemble des salariés soient traités équitablement, dans de bonnes conditions.

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